Bad Bunny sur la couverture de Vogue México : une icône latino qui redéfinit la musique et la mode

Bad Bunny, star mondiale et enfant de Porto Rico

Bad Bunny, véritable icône mondiale du reggaeton et du dembow, s'affiche ce mois-ci en couverture de Vogue México y Latinoamérica. Dans une interview exclusive accordée au prestigieux magazine, l’artiste portoricain revient sur son parcours, ses inspirations et sa relation profonde avec son île natale.

Dès l’atterrissage à San Juan, on sent que Benito Antonio Martínez Ocasio n'est pas juste un artiste ici : il est un symbole vivant. Dans les boutiques souvenirs, ses paroles sont fièrement imprimées sur des t-shirts. Dans les rues pavées du Viejo San Juan, ses chansons explosent des fenêtres ouvertes, et des fresques murales à son effigie colorent les murs.
À Porto Rico, Bad Bunny est partout — et dans le cœur de chacun.

Une séance photo à l’image de son authenticité

La séance photo organisée par Vogue a lieu dans une maison typique, décorée dans le plus pur style portoricain : carrelages anciens, arbres fruitiers, et vue imprenable sur l’océan Atlantique.
À dix heures précises, Benito arrive en toute simplicité : t-shirt camouflage, jeans signés Sky High Farm, ballerines jaunes Adidas issues de sa propre collaboration. Il chante Amor, Amor, Amor en se déplaçant d'une pièce à l'autre, accompagné d'une enceinte Bluetooth crachant des tubes de Luis Miguel, transformant l'équipe en chorale improvisée.

"Ce matin-là, j'avais juste envie d'écouter Luis Miguel. Ça m'est venu comme ça", a-t-il raconté au magazine.

Rencontre à Café con Ron : entre simplicité et nostalgie

Le lendemain, les journalistes de Vogue México y Latinoamérica le retrouvent dans son café Café con Ron, récemment inauguré rue San Sebastián, dans une ambiance détendue.
Assis à une table de domino, en t-shirt blanc court, jeans larges et casquette des Yankees, Benito, téléphone à la main, poste des stories en direct.

"Tu savais que je gère moi-même mes réseaux sociaux ?", leur confie-t-il avec un sourire complice.

Quelques mois après la sortie de son dernier album, DeBÍ TiRAR MáS FOToS, l'heure est au bilan. Ce projet, très personnel, est une véritable déclaration d'amour à Porto Rico. Écrit principalement dans le Viejo San Juan, l'album a été nourri par son besoin viscéral de reconnecter avec ses racines.

"C’est un album que tu ressens comme un lieu que tu as aimé, comme un amour que tu as perdu", explique-t-il avec émotion.

Une création sous pression... mais pleine d’âme

Fidèle à ses habitudes, Bad Bunny a confié à Vogue avoir terminé cet album... la veille de sa sortie. Un rythme effréné qu’il revendique sans complexe :

"C’est ma façon. Même si j’ai essayé de planifier autrement, c’est comme ça que je fonctionne."

Mais attention, derrière ce processus en apparence chaotique, il y a beaucoup de rigueur et de passion. Il décrit deux manières d’écrire : l'inspiration naturelle et le travail stratégique, destiné à plaire au public.
Son album mythique Un Verano Sin Ti — premier disque latino à dépasser les 10 milliards de streams sur Spotify — lui a donné une immense confiance en ses instincts créatifs.

"Le succès peut te donner des insécurités… Moi, il m’a donné de la foi en mes idées."

Une famille au cœur de son œuvre

L’un des fils rouges de DeBÍ TiRAR MáS FOToS, c’est la famille. Dans LA MuDANZA, il raconte avec tendresse l’histoire d’amour de ses parents. Dans DtMF, il évoque la maturité, les priorités qui changent avec le temps.

Benito partage avec humour que la naissance du bébé de son frère Bernie a transformé l'ambiance familiale :

"Depuis que Bernie a eu son fils, plus personne ne me demande quand je vais devenir père. C’est réglé !"

Pour autant, la question de fonder une famille reste ambivalente pour lui. "Parfois je me dis oui, parfois non", admet-il, le regard perdu dans ses pensées.

Une ode à Porto Rico et à sa culture

LO QUE LE PASÓ A HAWAII, chanson phare de l’album, est née en pleine nuit, dans une impulsion irrépressible. Ce morceau, teinté de militantisme, parle de la privatisation des plages de Porto Rico et de l'importance de préserver l'identité culturelle.

"Ne lâchez pas la bandera, n’oubliez pas le le lo lai."

Lors de ses concerts, quand il interprète ce titre, des voix s’élèvent : "¡Viva Puerto Rico libre!", un cri qu’il reprend fièrement.

Entre Hollywood et les podiums : Bad Bunny élargit son empire

En parallèle de la musique, Benito explore de nouveaux territoires. À New York, il a enchaîné les tournages de films avec Adam Sandler et Darren Aronofsky, tout en préparant une campagne Calvin Klein mémorable.

"Je ne suis pas toujours fit comme sur ces photos", plaisante-t-il à Vogue.
Avec autodérision, il raconte ses semaines de diète stricte et d'entraînements intensifs pour atteindre la forme requise.

Aujourd’hui, Bad Bunny est à la fois rappeur, acteur, modèle et entrepreneur. Et même s’il chante sur NUEVAYoL"Comment Bad Bunny pourrait-il devenir le Roi du Pop avec du reggaeton et du dembow ?", il semble bel et bien en marche pour redéfinir les codes.

"Je n’ai jamais fait les choses dans cette intention-là, mais on sait que c’est important. Et ce qui est beau, c'est que je le fais en restant fidèle à qui je suis, en étant fier de Porto Rico."

Et après ?

Cet été, Bad Bunny marquera encore l’histoire avec 30 concerts au Choliseo de San Juan.
Le titre de cette résidence exceptionnelle ? "No me quiero ir de aquí" — un hommage clair à son île et à ses racines.

Bad Bunny, c'est plus qu'une superstar : c'est une fierté, une voix, un symbole.
Et cette année, il le prouve encore un peu plus.

Camiseta adidas Originals vintage; lentes Ray-Ban vintage; anillo de ANITA KO. Fotografiado por Sebastián Faena, Vogue, Mayo 2025.

Fotografiado por Sebastián Faena, Vogue, Mayo 2025.

Suéter de BODE; camiseta adidas Originals vintage; anillo de CARTIER. Fotografiado por Sebastián Faena, Vogue, Mayo 2025.